Textes

AUTOMEDIA
Quels rapports entretenez-vous avec les médias ?
La question est épineuse et suscite de longs et fréquents débats entre nous
Des débats provenant d’une confiance extrêmement limitée dans les médias de masse. Face aux médias dominants et leur miroir déformant, nous proposons de constituer en média autonome.
L’expérimentation que nous menons ici est issue d’une longue et profonde réflexion. Nous avons à cœur de partager cette réflexion avec le plus grand nombre, et de la diffuser, car les aberrations qui nous révoltent, révoltent aussi la plupart des gens ! Et nous pensons que ce n’est pas une fatalité ! Et des milliers, peut-être des millions de personnes pensent que ce n’est pas une fatalité… Alors nous expérimentons et nous diffusons.
Mais comment diffuser ?
Par quelle médias peut-on passer pour exposer un minimum sérieusement nos idées ?
Par les médias classique ? Ceux qui cherchent l’image choc ? Ceux à la botte du pouvoir ? Ceux qui gangrénés par l’actionnariat alimentent par leur pseudo-infos, la doctrine économique dominante : la suite d’une croissance infinie dans un monde fini ?
Certainement pas, non !
Et si la diffusion pouvait aussi se faire en autogestion ? Les compétences sont nombreuses sur le camp, le matériel mis en commun est conséquent et l’énergie du groupe énorme.
Alors, allons-y, ça aussi, expérimentons-le, ce ne sera peut-être pas parfait mais ce sera notre parole et elle ne sera passée par aucun filtre !
Nous ne rejetons pas le journaliste !
Nous rejetons son média !
Pourquoi un refus de communiquer dans les mass media ?
En France, comme ailleurs, l’industrie de l’info-spectacle légitime sans cesse l’ordre établi et diffuse massivement le discours dominant.
Les agences de presse (AFP, Reuters, AP…), quant à elles, produisent une « matière première médiatique », mais, elles proposent ensuite leurs images à la vente à la découpe, à l’ensemble des médias d’opinion. Elles contribuent de l’uniformisation d’un discours médiatique matraqué de manière répétitive.
Plus généralement, nous rejetons les mass-medias pour leur modèle économique basé sur la satisfaction des annonceurs, ce qui induit inévitablement une ingérence et une orientation de leur ligne éditoriale. Par ailleurs, aujourd’hui la majeure partie des mass-medias appartiennent à des grands patrons en lien avec l’armement (Dassault, agardère), le lobby industriel et les hautes sphères politiques (Bolloré).

Ce que nous proposons :
L’auto-média.
Il s’agit de développer l’auto-production de documents d’informations et la couverture médiatique par les reporters-citoyens. Concernant la diffusion, notre choix est exclusivement celui d’internet, via l’utilisation des licences creative commons, nous permettant de diffuser nos informations au plus grand nombre tout en excluant le rapport marchand. En se faisant soi même journaliste, en se réappropriant la production du discours sur le mouvement, L’automédia produit un point de vue à contre courant des stéréotypes distillés par les mass-médias. Le point de vue des participants au contre-sommet auto-organisés de manière horizontale.

Journalistes, Engagez-vous !

CUISINE
Lutter contre le capitalisme, ça passe aussi par l’assiette !
Alimentation végétarienne, car l’élevage est la source la plus importante de gaz à effet de serre, et les cultures (de plus en plus OGM) pour nourrir le bétail des riches affame les humains des pays du Sud.
Bio et locale, pour maintenir notre autonomie alimentaire en soutenant les producteurs et réduire notre dépendance à la grande distribution.
A prix libre, car manger est un besoin, chacun consomme selon ses propres besoins et contribue financièrement selon ses moyens.

CONTEXTE MONDIAL
Notre Camp est un camp politique, il s’inscrit dans la continuité des luttes passées, actuelles et prépare les luttes à venir. Notre Camp exprime sa solidarité avec les révoltes populaires arabes, avec les évènements qui secouent l’Espagne en ce moment même, et avec tous les lieux, toutes les régions du monde où des expériences d’alternatives au capitalisme sont mise en pratique.
Toutes ces luttes nous inspirent et nous remplissent d’espoir. L’espoir d’un avenir meilleur, bien meilleur que l’avenir auquel nous condamne l’ordre politique, économique et social actuel. Notre lutte s’inscrit donc dans la lutte mondiale contre le capitalisme, son intolérable violence envers l’humanité, la nature et plus généralement, la vie.
La voix du peuple n’est plus représentée. Elle est même ignorée, bafouée, étouffée et violemment réprimée. Le peuple a donc décidé de se représenter lui-même, sans intermédiaire. Nous sommes une partie du peuple et nous parlons en notre nom.
Nous pensons aussi qu’il existe des alternatives au système politique, économique et social présent…
Le camp est un lieu d’expérimentation, une autre organisation sociale y est mise en pratique. Face à la société de classes nous proposons l’égalité. Face à l’individualisme déshumanisant, nous proposons la solidarité. Face à la société hiérarchisée à l’extrême nous proposons l’horizontalité du processus de prises de décisions.

COMMUNIQUE DE PRESSE DU DIMANCHE 22 MAI 2011
VILLAGE AUTOGERE DE MONTGEON

Dans la continuité de la manifestation contre le G8 qui a eu lieu le samedi 21 mai au Havre, nous organisons un village autogéré du 20 au 29 mai dans la forêt de Montgeon. Au Maghreb et dans les autres pays arabes des peuples s’unissent et parviennent à renverser un ordre qui leur paraissait immuable. En Grèce, en Espagne, au Mexique et au Portugal, aussi des peuples se soulèvent contre l’ordre établi. Nous proposons de faire de cette contestation une dynamique durable de transformation sociale en expérimentant ici et maintenant des pratiques et des modes de vie autogérés, anticapitalistes et écologiques. C’est ainsi que nous construirons des alternatives au système hiérarchique et au mode de vie que représente le G8. L’autogestion, c’est la prise de décision collective au consensus, une organisation horizontale pour éviter les prises de pouvoir, la participation de tout(e)s à la vie du camp dans le but d’éviter la spécialisation et de transmettre les savoirs, ainsi que des expérimentations concrètes en tant qu’alternatives au capitalisme : des assemblées générales décisionnelles ; une alimentation végétarienne, locale et biologique ou issue de la récupération, à prix libre ; des toilettes sèches ; l’auto-média ; des actions directes de désobéissance ; des ateliers-débats autour des questions de la précarité, de l’immigration, de la décroissance. Tandis que les crises écologiques, économiques et sociales nous démontrent chaque jour que le système est en train de s’autodétruire, nous appelons à venir construire d’autres modèles.

POURQUOI UN VILLAGE AUTOGERE AU HAVRE CONTRE LE G8 A DEAUVILLE

Le système capitaliste-libéral est imposé à l’ensemble du monde par les dirigeants du G8 aux profits d’une oligarchie minoritaire mais aux dépens de la population et de l’environnement. Pourtant, il existe d’autres modèles sociaux et économiques susceptibles de fonctionner tout en respectant une véritable démocratie. L’autogestion est un de ces modèles et en miroir à l’oligarchie du G8, il semble pertinent de proposer et d’expérimenter cette alternative.
L’autogestion c’est l’idée d’abolir tous les systèmes de pouvoir qui s’appuient sur l’autorité d’une minorité. L’autogestion, c’est une participation de tous et de toutes aux processus de décision qui concernent l’ensemble de la société. Cette participation s’établit selon les besoins et les ressources de chacun-e et permet à tous et à toutes de se réapproprier sa propre vie.
Le village que nous allons inventer ensemble, qui sera un lieu de convivialité, d’échange, de lien social, repose sur les valeurs et les moyens suivants :

* la prise de décision horizontale, afin d’établir des règles communes, au consensus

* la facilitation, qui permet à chacun-e de s’exprimer

* les AG de quartier

* l’action directe non-violente

* les prix libres (on consomme selon ses besoins et non selon ses moyens)

* l’ouverture à la diversité

* le respect des uns envers les autres

* l’autonomie alimentaire (approvisionnement en produits bio et locaux permettant de ne pas recourir à la grande distribution)

Toute personne désireuse de participer à cette recherche est la bienvenue, que ce soit pour quelques heures, quelques jours ou pour un changement à venir.